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EMAPE/ 18 milliards de production totale dont 9,3 milliards pour l’or

Jeudi dernier, un atelier de validation du rapport sur la contribution de la production des mines artisanales et à petite échelle au PIB a réuni les acteurs du domaine. Le Programme de développement et de gouvernance minière (PDGM) a instruit l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) pour mener une enquête et sortir un rapport à valider. Au-delà des conclusions du rapport et des recommandations, on a juste relevé qu’aucun chiffre n’a été produit sur l’exploitation artisanale du diamant, contrairement aux autres minerais. Est-ce à dire que le diamant n’est pas recherché de façon artisanale ? 1621 unités économiques d’exploitation artisanale, 18 milliards de production totale dont 9,3 milliards rien que pour l’exploitation artisanale de l’or et des recommandations sont quelques points saillants du rapport dont voici le résumé analytique et les recommandations.  

L’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) a élaboré un plan d’action national pour la migration au SCN 2008 validé en septembre 2018 par l’ensemble du système statistique national (SSN). Ce plan prévoit le renouvellement de l’année de base des comptes nationaux. Ce changement d’année de base exige une multitude d’opérations statistiques permettant de disposer d’informations suffisantes sur chaque activité économique et sur chaque secteur institutionnel (SI). Ces informations serviront à établir les équilibres ressources emplois pour les produits, les comptes de branche pour les activités et la séquence des comptes pour les SI.

Parmi les opérations statistiques prévues dans ce processus de changement d’année de base, figure l’étude sur les activités extractives des mines artisanales et de petites tailles. Elle vise principalement une meilleure estimation de la contribution des unités de petites tailles engagées dans une production minière artisanale afin de mieux appréhender leur contribution au PIB.

Par ailleurs, dans le cadre du Projet de Développement et de Gouvernance Minière (PDGM), le besoin a été exprimé de réaliser une étude permettant une évaluation détaillée du secteur togolais de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Echelle (EMAPE).

Les résultats de cette étude, organisée au Togo en mars 2019 par l’INSEED en collaboration avec le Ministère des Mines et de l’Energies à travers le PDGM ont permis d’identifier au total 1621 unités économiques d’exploitation des mines de petites tailles réparties sur toute l’étendue du territoire. Les minerais exploités concernent principalement  le sable, le gravier, l’or, l’argile, le marbre, la latérite et d’autres pierres pour la construction. Une unité spécialisée dans la prospection du fer a été identifiée dans la région Maritime. La plupart des unités recensées (94,2%) exercent leurs activités sans autorisation, c’est-à-dire qu’elles ne disposent d’aucun droit minier leur permettant de rechercher ou d’exploiter les minerais.

La situation de la main-d’œuvre révèle que l’activité d’exploitation des mines de petites tailles occupe 10383 personnes au moment de l’enquête. Il montre également que le « ratio-emploi » homme/femme depuis 2016 est en train de se décliner, passant de 0,99 en 2016 à 0,95 en 2017 puis à 0,67 en 2018. On note une présence des enfants dans l’activité extractive des mines de petites tailles.

La production totale des mines de petites tailles en 2019 est estimée à 18,0 milliards de FCFA avec une production des unités d’exploitations artisanales de mines d’or de 9,3 milliards de FCFA. On note également une forte production au niveau du gravier (3,2 milliards de FCFA), des autres pierres pour la construction (y compris le migmatite) 2,2 milliards de FCFA. La production de tout type de sable, quant à elle, se chiffre à 3,1 milliards de FCFA.

Les dépenses courantes des exploitations minières de petites tailles pour l’année 2018 sont estimées à 2,7 milliards de FCFA. Les dépenses en carburant demeurent les plus élevées avec 1,7 milliard de FCFA, soit 63,4% de toutes les dépenses courantes quel que soit le type d’unité d’exploitation (avec ou sans autorisation).

Les charges courantes liées aux employés sont estimées à 2,6 milliards de FCFA avec une large prédominance des rémunérations à verser aux employés (2,56 milliards de FCFA soit 96,9%).

La valeur totale des acquisitions en matériels non roulants en 2018 est de 1,56 milliard de FCFA contre 1,62 milliard de FCFA en 2016. Les investissements en matériels roulants sont passés de 146,4 millions de FCFA en 2016 à 164,0 millions de FCFA en 2018 pour les unités exerçant avec une autorisation alors que pour les unités économiques n’ayant pas d’autorisation, ces investissements s’élèvent à 22,0 millions en 2018 contre 30,0 millions en 2016.

Conclusion et recommandations

Cette étude a permis de recenser les unités d’exploitation des mines de petites tailles au Togo. De façon précise, elle a permis d’obtenir des informations détaillées sur la localisation des sites d’exploitation minière, les principaux minerais exploités, la production de ces unités d’exploitation, les emplois crées et les investissements mobilisés.

La production globale des mines de petites tailles en 2019 est estimée à 18,0 milliard de FCFA avec 51,7 % dans l’or, 18,1% dans le gravier, 17,0 % dans les différents types de sable et 12,1 % dans les autres pierres pour la construction. L’emploi créé par ces unités de petite taille est estimé à 10 384 en 2019 : les dépenses en investissement sont de 1,8 milliards de FCFA en 2016 et en 2018 et celles réalisées en 2017 s’élèvent à 697,7 millions de FCFA.

Au terme de cette étude, plusieurs recommandations peuvent être formulées :

 Fournir des statistiques régulières (production, vente, destination des produits, emploi et investissement) sur l’exploitation des mines grâce à la localisation des sites ;

 Mettre en place un mécanisme pour amener progressivement les unités de production sans autorisation vers une formalisation de leur activité ;

 Accompagner ces unités dans l’accès au financement afin de leur faire acquérir les équipements nécessaires à leurs activités ;

 Sensibiliser les acteurs impliqués dans cette production sur l’impact de leurs activités sur l’environnement afin de préserver les ressources pour les générations futures.

 Mettre en place une unité de contrôle des activités d’extraction pour s’assurer du respect des normes sécuritaires minimales de travail sur les sites et aussi veiller à l’éradication de la présence des enfants sur les sites d’exploitations.

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