Politique

Togo: Louis Michel toujours dans la mythomanie

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L’eurodéputé Louis Michel et Vice-président de l’Assemblée paritaire ACP-UE poursuit ses manœuvres contre l’instauration des normes démocratiques au Togo. Alors que la mission entamée par la délégation des parlementaires ACP-UE n’était pas encore terminée, ce fervent soutien de la dictature des Gnassingbé s’est dit satisfait des progrès réalisés par le Togo. Malgré ses excuses tardives, l’homme a encore montré qu’il a déjà pris fait et cause pour le régime cinquantenaire.    

Le séjour du bois dans l’eau ne le transforme pas en crocodile. Cet adage, les peuples africains le maîtrisent parfaitement et s’en servent souvent pour décrire des conditions de récidive de certaines personnes qui se comportent de façon inappropriée à leur égard. Dans l’histoire du Togo, l’adage semble seoir à l’eurodéputé Louis Michel. Depuis que les Togolais le connaissent, ses interventions ont toujours été celles des déceptions, mais surtout de déni de la vérité.

Du 31 mars au 02 avril 2019, une mission de l’Assemblée paritaire ACP-UE a séjourné à Lomé. Conduite par Louis Michel, la délégation a eu des rencontres avec diverses personnalités politiques ainsi que des acteurs de la société civile. Elle avait pour mission de s’informer sur la situation politique dans le pays. Les parlementaires ACP-UE ont ainsi rencontré le chef de l’Etat le 1er avril. Une audience à l’issue de laquelle le chef de la mission a donné une interview polémique. Comme une conclusion de sa mission au Togo, le Belge s’est dit satisfait. « Nous allons rentrer extrêmement satisfaits », a-t-il indiqué avant de soutenir : « C’est un pays qui progresse manifestement très fort. Nous avons été informés de la volonté d’organiser des élections locales cette année et de mettre en œuvre pour l’avenir la feuille de route de la Cedeao ». 

Et pourtant, la mission qu’à son début. La délégation avait ensuite échangé avec d’autres responsables politiques ainsi que la société civile. Cette déclaration de Louis Michel a ouvert la voie à toutes les polémiques possibles. Dans une mise au point, le Front Citoyen Togo Debout lors d’une rencontre avec la délégation, a exprimé sa désapprobation. Louis Michel a, selon l’organisation de la société civile, présenté ses excuses.

Au-delà des excuses, il se pose la question de la véracité des propos tenus par l’eurodéputé dont la déclaration suscite des interrogations. D’abord, il s’agit de connaître l’objet de la satisfaction affichée par Louis Michel. Est-ce parce que les différents acteurs de la crise togolaise ont répondu favorablement à son invitation ? Si c’est le cas, il peut se réjouir d’avoir pu entendre différentes versions sur la situation qui prévaut au Togo. Si la réponse est non – et c’est le cas – alors, Louis Michel a encore joué la même mélodie que lors de ses précédents voyages au Togo : prendre fait et cause pour la dictature. C’est ce qu’il sait faire le mieux chaque fois qu’il intervient dans le dossier togolais. On image qu’il reçoit des récompenses pour services rendus, sinon il aurait cessé depuis de soutenir la dictature des Gnassingbé.

L’autre interrogation concerne les progrès chimériques dont il est question. Il est inconcevable que quelqu’un qui vit dans une démocratie, parle de progrès « manifestement fort » en évoquant la situation sociopolitique du Togo. Plutôt que d’un progrès, il s’agit d’un enlisement « manifestement fort ».

Que Louis Michel imagine un seul instant que le Mouvement Réformateur (MR) auquel il appartient décide de boycotter des législatives parce que n’ayant pas les garanties d’une transparence des élections. Parlera-t-il encore de progrès ? Non, le Togo n’est pas dans la logique d’un progrès, ni économiquement, ni politiquement, ni socialement, encore moins sur le plan sécuritaire. Il  a malheureusement régressé depuis le 20 décembre 2018.

En réalité, il ne s’agit nullement de lapsus ou d’une erreur de la part de l’ancien ministre belge des Affaires Etrangères. C’est ce qu’il s’apprêtait à dire à la fin de son séjour à Lomé. Le discours était bien rôdé et le meilleur endroit pour le dire afin de bénéficier de la « générosité » de Faure Gnassingbé est la Présidence de la République. Il a été simplement trahi par sa conscience. C’est peut-être aussi à cause de la polémique créée par cette sortie malencontreuse que la conférence de presse prévue hier pour faire le point de la mission a été annulée, à la dernière minute. Il ressort des indiscrétions que la délégation se contentera de publier un communiqué.   

Cette polémique rappelle les propos d’un ancien diplomate allemand en poste à Lomé. L’ambassadeur Volker Berresheim, lors d’une rencontre, s’était laissé aller à des louanges à l’endroit de la dictature togolaise en déclarant que nulle part en Afrique, on ne fait mieux que le Togo en matière de démocratie. Pourtant, le pays venait de sortir d’une élection présidentielle contestée qui a permis à Faure Gnassingbé d’entamer son 3ème mandat.

G.A.

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