Politique

Recomposition de la CENI : magouilles du pouvoir et de l’UFC

 

La nomination des représentants de l’opposition parlementaire bloquée

 

Le RPT-UNIR et l’UFC poursuivent les manœuvres contre l’intégration des représentants de la C14 à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Hier, seuls les représentants des partis de l’opposition extra-parlementaire et de la société civile ont été nommés par l’Assemblée nationale. L’UFC exige un siège et provoque le blocage de la nomination des représentants des partis de l’opposition parlementaire.  

Les jours passent et la volonté du RPT-UNIR de perturber la bonne marche du processus de mise en œuvre des recommandations de la CEDEAO se confirme. Et pour cause, les 8 représentants de la Coalition de l’opposition à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’ont pas tous reçu le quitus de l’Assemblée nationale. Ce mardi 09 octobre 2018, seuls les délégués des partis politiques extra-parlementaires et de la société civile ont été nommés. Les députés ont confirmé les candidatures des représentants de la CDPA et du PNP, respectivement Sibabi Boutchou et Sebab-Gueffe Tchah Tchassanti Nourdine. M. Kluvia Mateli Amétépé Seth de l’APED, organisation membre du Front Citoyen Togo Debout, a été également confirmé.

Mais comme nous le disions dans nos précédentes parutions, le blocage orchestré par l’Union des forces de Changement (UFC) avec le soutien du RPT-UNIR s’est poursuivi. Avec à la clé le report de la nomination des membres de la CENI au titre des partis politiques de l’opposition parlementaire.

Alors qu’il est au gouvernement depuis le fameux « accord des braves », l’UFC s’est positionné comme un parti politique de l’opposition parlementaire. Et c’est à ce titre qu’il exige, avec la complicité du régime, un siège à la CENI. Une complicité dénoncée par la C14.

Complicité parce que le président de l’Assemblée nationale, Dama Dramani s’est négativement illustré dans cette affaire en plaidant pour le maintien à la CENI du représentant de l’UFC. Il a, à cet effet, organisé une rencontre avec la présidente du Groupe parlementaire ANC, Me Isabelle Ameganvi pour plaider le maintien de Jean-Claude Homawoo. « La réponse de cette dernière était que la question a été tranchée par le Comité de suivi de la feuille de route au cours d’une rencontre avec une délégation de l’UFC. Feignant que c’est la tête du représentant à la CENI, le tonitruant Jean-Claude Homawoo qui ne plairait pas, Dama Dramani serait revenu à la charge pour demander si c’était possible de le changer par un autre membre de l’UFC. La réponse de son interlocutrice fut la même, un non catégorique. Des indiscrétions font par ailleurs état, dans cette dynamique, de tentatives du parti de Gilchrist Olympio de marchander le retrait de son représentant à la CENI contre espèces sonnantes et trébuchantes en guise de dédommagent tacite. Une sorte de chantage donc », avions-nous écrit dans une précédente parution.

Cette dynamique dans laquelle se sont inscrits l’UFC et le RPT-UNIR vise simplement à retarder au maximum l’entrée à la CENI des représentants de l’opposition. Une entorse à la feuille de route de la CEDEAO qui a recommandé la recomposition paritaire de l’institution en charge de l’organisation des élections.

D’autres sources ont relevé que les représentants de l’opposition à la CENI ne peuvent provenir que de la C14 pour la simple raison que l’UFC n’est pas partie au conflit qui a débouché sur les recommandations de la CEDEAO. A l’issue de la deuxième réunion du Comité de suivi le 23 septembre 2018, la recomposition paritaire de la CENI entre les deux parties a été actée. « Il est reconnu le droit et la liberté pour chacune des deux parties, comme le prévoit la loi, de désigner librement ou de maintenir ses représentants. Cinq (5) pour la majorité parlementaire, Cinq (5) pour l’opposition parlementaire. En outre, il a été retenu qu’au titre des représentants des partis extra parlementaires et la société civile, que chacune des parties concernées cooptent trois, conformément au code électoral », lit-on dans le relevé de conclusion issue de la deuxième réunion du Comité. L’UFC n’étant pas partie au conflit ne peut prétendre à aucun siège à la CENI.

G.A.

 

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