Editorial

Gilbert Bawara a raison : il n’y a que Faure…

 

« Le pouvoir sert souvent à nous montrer combien sont médiocres ceux qui y sont »,(Anne Baratin)

Pour Gilbert Bawara, devenu l’homme du président à la faveur de la crise sociopolitique, la perspective de voir s’opérer certaines réformes en profondeur avant les législatives prévues fin 2018 relève d’une illusion. L’essentiel des réformes prescrites par la feuille de route de la Cedeao vont être passées par pertes et profits. Le plus grave, ce n’est pas sa flagornerie consistant à jurer par Faure Gnassingbé, même au-delà de 2020. Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005 ; il est judicieux qu’il y reste au-delà de 2020. C’est l’intérêt du pays qui me dicte cette conviction, prétend-il dans une interview accordée à Afrikastrategies.fr. Mais le plus grave, ce sont les attributs messianiques qu’il colle à son « champion ».

Et encore, ses propos pour le moins irrévérencieux envers l’opposition : « L’opposition togolaise n’est ni sérieuse ni crédible ». Certes, l’homme a de tout temps brillé par ses écarts de langage et personne n’attend de lui qu’il chante les éloges de l’opposition togolaise. Mais, en période de crise, il y a des comportements, des attitudes et des propos dont l’on se garde volontiers. Ah ! Oui. A ce qu’il paraît, la crise est, de son point de vue, presque terminée.Ce qui est de toute évidence encore plus ennuyant, c’est que le ministre de la Fonction publique, dans ses errements pense que « personne au sein de l’opposition n’incarne une alternative sérieuse  et crédible pour notre pays ».  Dans les milieux de l’opposition, l’homme devrait susciter une controverse monstre. D’ailleurs il en est coutumier. Ainsi donc il n’y a que Faure Gnassingbé…, selon lui. D’aucuns soutiendront qu’il est dans son rôle de cireur de pompes, de zélateur, de thuriféraire, etc. Oui ! Et à y regarder de plus près, il n’a au final pas aussi tort qu’il n’y paraît.

En effet, aucun responsable de l’opposition, en lieu et place de Faure Gnassingbé ne serait resté sourd aux revendications des populations battant le macadam. Un opposant à la tête de ce pays n’aurait pas envoyé ses miliciens en complicité avecson bras armé perpétrer des horreurs et laisser ses collabos soutenir que ce sont des jeunes qui se sont organisés en groupes d’autodéfense. Il n’y a au Togo que Faure Gnassingbé pour envoyer sa soldatesque martyriser à l’aveuglette et sans discernement femmes, hommes et enfants qui revendiquent, les mains nues, un mieux-être. Dans un sens plus large, Faure Gnassingbé est exactement l’unique au Togo à la suite de son défunt père, à prétendre à un 4è, un 5è et un 6ème mandats après quasiment 4 décennies d’un règne sans partage d’Eyadéma à la tête du Togo.

Manifestement, Gilbert Bawara connaît très bien son « champion », tout comme il connaît les responsables de l’opposition togolaise. Pour gouverner le pays sur fond d’endettement record, il a conscience de ce qu’il n’y a que Faure Gnassingbé. En lieu et place de Faure Gnassingbé, les responsables de la C14 n’auraient aucun intérêt à laisser aux affaires les ultra-corrompus, ceux qui tirent le pays vers le bas. Faire autrement que Faure Gnassingbé aux affaires, c’est ne pas être sérieux, ni crédible, selon lui. Ce n’est donc pas étonnant que le pays demeure à la traine et que ses populations croupissent sous le poids d’une misère effroyable tandis que la minorité, la même qu’a dénoncée Faure Gnassingbé lui-même, continue de piller les ressources du pays.

Meursault A.

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