Editorial

Qui pour faire entendre raison à Faure Gnassingbé ?

Sans détour

« Tout change continuellement. Vous devez l’accepter et agir en conséquence » (Swami Prajñanpada)

Le Togo a définitivement perdu le sens des valeurs qui fondent la République. Tout le monde le dit, les observateurs les plus avisés de la vie politique togolaise l’attestent, le contexte politique actuel doit faire privilégier des élections inclusives, avec en amont, la mise en œuvre des réformes politiques et électorales seules à même de décrisper la tension et ramener la confiance entre les Togolais. 

Mais envers et contre tous et au mépris des valeurs de vie qui fondent le vivre ensemble, le fils qui a pris la place du père dans un flot de sang en 2005, est décidé à organiser, sur fond de méthodes staliniennes, des élections législatives le 20 décembre prochain. Une parodie électorale avec le soutien de quelques partis supplétifs. Quitte à rééditer de nouveaux massacres.

Cette obstination de Faure Gnassingbé à organiser vaille que vaille et unilatéralement des élections avec des règles de jeu taillées sur mesure aux fins de renforcer la monarchie, amène les Togolais à se demander si leur président porte réellement le Togo dans son cœur. Ce beau pays que les pères fondateurs de la République ont destiné à un avenir radieux. Mais que le père et le fils, comme des faiseurs de miracle à l’envers qui transforment la lumière en ténèbres, s’emploient, depuis cinq décennies, à faire « reculer cent ans en arrière ».

Depuis plusieurs mois, le Togo traverse une crise politique aiguë. Au lieu de procéder courageusement et dans une démarche consensuelle au règlement diligent des nombreuses questions politiques qui préoccupent les Togolais, ceux qui ont illégalement et illégitimement accaparé le pouvoir sur la Terre de nos Aïeux, ont préféré mettre à mal la paix et la cohésion sociale en forçant l’organisation des élections frauduleuses. 

Les hommes de bonne foi attirent l’attention de ceux qui ont pris en otage le Togo depuis des décennies sur la gravité des élections sans les réformes en les exhortant vivement à mettre un terme à ce projet suicidaire dont nul ne peut prédire les conséquences à venir.

D’abord, c’étaient les organisations de la société civile qui n’ont eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme sur le danger que court le pays à vouloir foncer à marche forcée, dans les conditions délétères actuelles de tension et de contestation, vers un processus électoral dont le sort est scellé d’avance.

A la suite de la société civile, les évêques, la CEDEAO et les facilitateurs et aujourd’hui les églises Presbytérienne et Méthodiste lancent un appel à la raison et à un sursaut patriotique aux gouvernants pour éviter de nouvelles violences au Togo notre nation, la chère terre de nos aïeux est notre propriété collective. Mais tous les appels se heurtent à un refus systématique du clan au pouvoir. Mais jusqu’où Faure Gnassingbé et sa minorité sont-ils prêts à amener les Togolais ?

Médard AMETEPE

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