Politique

Délali Zognrah interpelle la classe politique de l’opposition 


Les complices de la République

Lorsqu’on cherche des dates clés de la lutte pour l’alternance depuis le 5 octobre 1990 dans notre pays, l’on pense peut-être à l’incident de Fréau jardin, à l’attaque du convoi de Gilchrist Olympio à Soudou, aux tueries de 2005 et 2006 et depuis, on pense au 19 août 2017.  En dehors de Tikpi Atchadam, l’opposant qui a été à l’origine de la marche historique du 19 août, l’on peut aisément remarquer que la plupart les anciens leaders de l’opposition ont rallié le pouvoir en place et vivent dans une certaine opulence, alors que le peuple souffre chaque jour.  Devant une telle situation, que répondre à un Togolais lambda qui affirme avec amertume que les opposants dans notre pays cherchent leurs propres profits et leurs intérêts personnels.  L’engouement de la C14 et de certains partis qui partageaient sa vision il y a quelques mois seulement, pour les prochaines élections locales (ils ont tous dénoncé le recensement de la CENI l’année dernière) dit beaucoup de choses. Aveuglés et enfermés dans leur populisme, ils avaient mis la jeunesse dans la rue pendant deux ans, sans plan ni conviction.  Depuis octobre 1989, c’est donc 30 ans d’échecs dus à l’immaturité politique, au clientélisme et la duplicité, ceci au dos du peuple qui croit de moins en moins à l’opposition.

Chers leaders de l’opposition, dites-moi où est la honte de revendiquer la mémoire du père de l’indépendance de notre pays ? Au lieu de courir derrière la métropole, il vaudrait mieux lutter pour des convictions qui pourraient aider notre peuple à sortir de sa précarité et hisser notre nation parmi les plus grandes de notre continent et du monde. Le pouvoir de décider de l’avenir de notre pays appartient au peuple et non à l’occident. Tant que l’opposition n’a pas une réelle vision, des objectifs, des convictions, la ruse politique mais veut s’enfermer dans sa logique révolutionnaire, sans toutefois être prête à mourir pour la cause commune, ce n’est pas la peine de drainer des jeunes dans les rues. Quand on fait une lutte, il faut croire en ce qu’on fait. Une lutte c’est pour un changement et non pour sa petite personne.

Pour le dernier ‘’révolutionnaire togolais’’, sachez que la prison est une étape à envisager pour arriver au pouvoir, si l’on s’engage sur le sentier de la révolution à travers les manifestations de rues. Ne dit-on pas souvent que « la maladie ne se guérie pas en prononçant le nom du médicament, mais en prenant ce médicament ? » En courant derrière la métropole pour arriver au pouvoir, vous insulter la mémoire de tous les résistants de l’histoire africaine qui ont lutté avant vous pour la dignité de l’Afrique.

Chers leaders de l’opposition, vous parlez de changement, mais on ne se souvient pas de la dernière fois que vous avez proposé une alternative à ce pouvoir que vous traitez souvent de « voyou ». Doit-on conclure que vous faites partie de cette catégorie de politiques qui cherche seulement à vivre sur le dos du peuple ? Il est temps que vous proposez une alternative pour gouverner le Togo. Ceux d’entre vous qui me diront que le Togo n’est pas un pays normal, je répondrai que le pays est gouverné par des hommes et que les institutions fonctionnent à leur manière. Et donc, pour changer le système actuel, il faut incarner une alternative sérieuse ou meilleure.

Vous l’aurez sans doute déjà remarqué, la diaspora ne mets plus assez la main à la poche, afin de vous soutenir dans cette lutte commune. C’est tout simplement parce que vous l’avez déçue par vos hésitations, vos tâtonnements et par le double langage de certains parmi vous.  Combien actuellement sommes-nous déçus de voir comment vous vous bousculez afin de vous présenter aux élections locales, alors que vos camarades avec qui vous avez marché pendant 2 ans pour le retour de la Constitution de 1992 sont arrêtés et jetés en prison. Vous, vous préparez, chers opposants pour vous faire élire comme conseillers municipaux, adjoints aux maires et maires, pendant que des réformes sur mesure ont été faites, afin d’assurer deux autres mandats supplémentaires à Faure Gnassingbé. Que voulez-vous à la fin ?

Délali Zognrah

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