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Il y a sorcellerie dans cette affaire…  

Il y a sorcellerie dans cette affaire…  

            L’ordonnance prescrite par la « Cédé Yawo » pour guérir le « malaaaade » « Gnassingbéland » a laissé un goût amer dans la gorge des responsables de la C14. A leurs yeux, l’ordonnance n’est pas appropriée. Pour schématiser, c’est comme tu as le palu chronique, diagnostiqué suite aux analyses, mais le médecin te prescrit du paracétamol, de la vitamine C, un antibiotique et un fortifiant, oubliant carrément le produit principal, l’antipaludéen…Mais  il y a une drôle d’agitation depuis ce mardi au sein de la classe « kpolitique » et l’opinion en général.

En effet, depuis que les chefs « de tas » de la « Cédé Yawo » ont sorti leurs recommandations et/ou feuille de boulevard, de route allais-je dire, le landerneau « kpolitique » connait un véritable branle-bas, chaque parti ou acteur allant de son appréciation. Même les macchabées politiques qui étaient à la morgue ont retrouvé de la voix. Pour tel acteur, Dr « Cédé Yawo » est très compétent, les produits prescrits très efficaces. Quelques minutes après, un autre vient renchérir et jeter des fleurs au médecin. L’heure suivante, un autre vient féliciter les « prégodents » et dire que c’est la meilleure ordonnance qu’ils puissent prescrire au patient malade. Certains sont allés jusqu’à conclure, rien qu’à voir les produits, que le patient est déjà guéri.

Ce qui est marrant, depuis que la crise a débuté, les manifestations étaient organisées et la soldatesque zigouillait les militants de l’opposition, nombre de ces acteurs n’avaient pas « ouvris » (ouvert) la bouche. Ils avaient laissé la C28 divisé par 2 faire, se disant sans doute qu’elle irait tout dans le mur et eux, ils allaient profiter. Certains dans le lot sont même allés voir « hounon » « Gonti-Gonti » afin qu’il attache Kpiti, Jean-Pi, Da Bri et consorts pour qu’ils échouent et comme ça, eux ils sortiront de l’ombre pour récupérer le flambeau. On ne les a même pas entendus compatir aux misères de leurs camarades. Mais ils sont les tout premiers à déclarer le malade guéri.

Pour caricaturer, c’est comme quelqu’un est malade, on lui fait une piqure, et ce n’est pas  le patient lui-même ou son accompagnant à l’hôpital plus au fait de son état, mais son voisin de quartier  avec qui il ne parle même pas qui va dire au médecin que le patient est guéri… Entre nous hein, si ce n’est pas sorcellerie, c’est quoi ?

 

Comme il a changé, Don Gabriello !

Manifestement, le temps où le président d’« OBUS », Don Gabriello se passait pour le plus radical des opposants, haranguant la foule des militants chauffée à blanc à la plage et sommant Faure Gnassingbé de dégager du pouvoir, est révolu. On se rappelle comme hier ses slogans cultes dont il se délectait à la plage. « Faurevi be agban ! Agbodji » (Les effets de Faure, dehors !) Ou encore « Victago ne suiii » (Victago étant une pommade qui pique la peau quand on enduit le corps). Don Gabriello n’hésitait pas à sortir la sulfateuse pour découper le « Faurevi » et dénoncer avec véhémence ses incompétences notoires. En tout cas, les diatribes du président d’« Obus » contre Faure Gnassingbé et ses apparatchiks qui forment la minorité pilleuse, semblent être de l’histoire ancienne.

Aujourd’hui, il n’est plus question pour Agbéyomé Kodjo que Faure Gnassingbé dégage du pouvoir. Comme si le règne au long cours du clan Gnassingbé- 51 ans de règne sans partage pour le père et le fils- n’est pas assez et que le jeune Prince peut prolonger la jouissance du pouvoir pour quelques années encore. A en croire l’opposant recto-verso, « la question de la candidature de Faure Gnassingbé en 2020 est juridique et non politique (…) Il  appartient à Faure Gnassingbé de dire s’il veut continuer à incarner la République ».

Si la décision revient au fils à papa de dire s’il doit s’accrocher au pouvoir, après 38 années de son père et ses 13 années déjà passées à la tête du Togo, marquées par la confiscation des libertés et le pillage systématique des richesses nationales, alors sur quoi se fondait Don Gabriello pour exiger que le « p’ti » ramasse ses clic et clac et déguerpisse du pouvoir lorsqu’il se passait pour le farouche opposant? A-t-il la mémoire courte ? De toute façon, on ne dirait pas de lui qu’il est amnésique, pour reprendre le terme préféré de Gilbert Bawara à l’endroit de « Fo Gil » avant que ce dernier ne rejoigne le camp ennemi avec armes et bagages.

Comme le dit l’adage, seuls les imbéciles ne changent pas. Et Agbéyomé Kodjo a bien changé. C’est depuis les législatives de 2013 que « l’opposant de l’opposition » a tourné casaque. A l’époque, il n’avait de cesse de tirer à boulets rouges sur son ennemi intime « Jean-Pi » qu’il accusait d’avoir refusé de lui offrir sur un plateau d’argent un siège à l’Assemblée « gnassionale». Lors de la mascarade de 2015, Don Gabriello avait adressé ses vives félicitations à « Faurevi » dans un communiqué très élogieux. Il avait ensuite assisté à sa prestation de serment et depuis, il ne manquait aucune occasion pour trainer ses bosses aux manifestations du gouvernement…

 

Le « prégodent » ne pratique plus le « yombo »

Les chefs d’Etat se considèrent comme des êtres à part entière ou entièrement à part, c’est selon. Ils font croire qu’ils ne tombent jamais malades, ne font pas « chiement » ou ne font pas « kpaka kpaka » comme les autres humains. Ils sont rares les dirigeants qui laissent leurs cheveux poivre et sel. Ils font croire à tout le monde que le temps, le stress, les maîtresses n’ont aucun effet sur eux. C’est ainsi que pendant les 38 annés que Gnassingbé père a eu à passer au pouvoir, les « Gnassingbélandais » n’ont pas eu la chance de voir ses cheveux blancs. Sa chevelure était restée noire et brillante jusqu’à « la fin de sa mort ». Passons !

Le « prégodent » dentiste et autoritaire Turkmène  a arrêté de teindre les cheveux. Ce qui a provoqué une panique générale au sein de la population. Gurbanguly Berdimuhamedow qui a accédé au pouvoir en 2006, est apparu jeudi dernier sans sa fameuse teinture noire intégrale à la Une du journal d’État Netralniy Turkmenistan. C’est la première fois qu’on lui voit des cheveux gris sur la tête depuis son accession au pouvoir.

Bien avant lui, l’ancien dirigeant du pays, le fantasque président à vie Saparmourat Niazov, avait fait jaser en 1999 lorsqu’il était apparu en public avec des cheveux auburn après avoir longtemps porté une crinière blanche semblable à celle du premier président russe, Boris Eltsine. Il avait justifié ce changement de style par sa consultation chez un docteur chinois qui devait soigner sa perte de cheveux après son opération du cœur, deux ans plus tôt.

Ce changement soudain de style avait créé la tendance, plusieurs ministres et ambassadeurs adoptant la même teinte de cheveux. L’actuel dictateur turkmène est déjà revenu sur certaines des politiques de son prédécesseur, et a peu à peu mis en place son propre culte de la personnalité, en prenant officiellement le surnom d’ « Arkadag » (patron protecteur). Alors qu’il n’est « rignin ». En tout cas, on verra si cette révolution capillaire marquera un nouveau tournant dans la politique du dictateur Turkmène.

 

 

(Liberté N°2728 du 06-08-18)

 

 

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